Avant même d’aborder la richesse de la cuisine sicilienne, laissez-vous chatouiller par les agrumes, omniprésents dans les petites échoppes des quartiers populaires, les oranges, mandarines et clémentines que les Siciliens aiment déguster encore un peu verts, piquants et déjà gorgés de sucre.
Deux fruits secs leur disputent pourtant la vedette : l’amande et la pistache, que l’on trouve dans tous les plats, salés ou sucrés.
Impossible également, lors d’un voyage à Cefalù, de ne pas rendre un hommage culinaire à ce couple mythique de la cuisine sicilienne : l’aubergine et la ricotta, qui sont notamment les ingrédients de base des pâtes « alla norma ».
Découvrez enfin l’extraordinaire variété des poissons et fruits de mer en flânant sur le marché : thon rouge et « pesce spada » (l’espadon, ou « poisson-épée »), poulpes, calmars et encornets, anchois et sardines se partagent les étals comme les menus des restaurants, parfois simplement grillés ou en salade, et cela suffit pour se régaler.
Ce serait pourtant une grave erreur de croire qu’ici on se contente de la saveur brute des produits, car à Cefalù il est un domaine culinaire que l’on prend au sérieux : la pâtisserie. On est surpris, d’abord, d’y découvrir l’omniprésence de l’amande, de la pistache et surtout de la ricotta.
Pourtant, c’est elle qui fait toute l’originalité des deux spécialités les plus appréciées : les « cannoli siciliani », petits rouleaux de pâte frite fourrés de ricotta et de fruits confits, amandes, pistaches, chocolat… et la « cassata », une génoise fourrée, encore une fois, de ricotta et de fruits confits, et recouverte d’un glaçage de pâte d’amande.
Un tel délice qu’on en oublierait presque les autres douceurs sucrées de Cefalù, les glaces et la granité. Muni de tous ces avertissements, on peut donc entamer sereinement son voyage à Cefalù : prendre le temps de discuter à l’hôtel et de s’y faire indiquer les bonnes adresses de pâtisserie, les épiceries qui vendent les meilleures agrumes, le restaurant qui propose la meilleure recette de pâtes à l’espadon, puis sortir et, plutôt que se précipiter au Duomo pour visiter, prendre le temps de flâner dans les rues.
On essaiera par exemple, au cours du séjour, de se trouver dehors en début de soirée, pour assister à la « passeggiata », ce moment où, à l’approche du repas du soir, toute la ville se trouve dehors pour se promener, discuter avec ses voisins, parcourir la rue et y rencontrer ses amis.
On ne fait pas du tourisme à Cefalù comme à Rome, on n’y vient pas pour visiter « au kilomètre ». On voyage pour prendre son temps, profiter à la fois des plages et de l’architecture sacrée, de l’hospitalité sicilienne et de la grande histoire, de la pâtisserie et de la beauté sauvage des paysages.
Un séjour à Cefalù, c’est sortir tous les matins sur le pas de la porte de l’hôtel en se demandant où l’on va déguster un vrai espresso italien et une brioche sucrée pour commencer la journée. Cefalù, c’est en fait l’endroit idéal pour faire du tourisme autrement.